Loi « anti Airbnb » : la stratégie de Lyon contre la crise du logement

Publié le 21/05/2024  •  Rédigé par Jean-Julien Peraut

Si vous êtes à la recherche d’un appartement à Lyon, vous avez sûrement remarqué que le marché de la location était plutôt « tendu » on va dire… C’est un thème assez récurrent dans nos articles, mais c’est hélas une réalité difficile à occulter. Mais, comme vous le savez, chez Miresi on ne vous laisse jamais tomber ! Après vous avoir donné pas mal d’astuces pour vous dépatouiller dans la jungle immobilière lyonnaise, nous revenons avec une info qui va vous redonner un peu d’espoir : la nouvelle loi « anti-Airbnb ». On vous explique ce que cache cette appellation et en quoi elle peut changer la donne !

Locations meublées de tourisme : quel est le problème ?

Qui n’a jamais goûté aux joies d’un petit séjour en Airbnb (ou autre) dans une destination touristique qui nous a tapé dans l’œil ? La sensation de se sentir un peu chez soi, tout en étant ailleurs, est tellement agréable. D’autant plus si votre hôte est présent pour vous conseiller les must see de votre lieu de villégiature. Ça change de l’hôtel, de ses codes et de son côté un peu impersonnel… Le succès des locations saisonnières n’est plus à expliquer.

Mais, derrière ce business florissant, se cache une réalité moins réjouissante. Ce type de locations, auxquelles adhèrent de nombreux propriétaires, fragilise l’équilibre du marché immobilier dans les zones touristiques et tendues. Le constat est simple : la multiplication de ces locations met en concurrence les touristes et les gens, comme vous, qui cherchent à louer un appartement. Réduction de l’offre locative, tourisme de masse, augmentation des prix des loyers, les conséquences sur l’évolution de certaines villes peuvent être vraiment négatives.

Loi « anti Airbnb » : les points clés à retenir

Avec l’arrivée prochaine des Jeux olympiques de Paris, la tentation de mettre son logement en location sur Airbnb est très grande pour de nombreux Parisiens. À Lyon, qui va accueillir des matchs de football pour l’occasion, la problématique est la même. Mais attention à la douche froide.

Début 2024, une loi visant à réguler les locations meublées de tourisme a été votée. Surnommée « loi anti-Airbnb », elle s’applique bien évidemment à toutes les plateformes de locations saisonnières dans leur ensemble. La mesure qui a fait le plus grand bruit est celle qui consiste à faire passer l’abattement fiscal dont bénéficiaient les loueurs de meublés de tourisme de 71 à 30 %. L’idée est bien sûr de limiter au maximum la spéculation immobilière pour ce type de location.

Elle a pour corollaire la possibilité pour les communes de plafonner le nombre maximum de jours de location d’une résidence principale de 120 à 90 jours par an. À cela s’ajoute l’interdiction, à partir de 2025, de louer des logements dont le diagnostic énergétique serait noté G, F, E.

Enfin, les maires peuvent également décider la mise en place de quotas de location de meublés pour certains quartiers. Bref : retenez que tout est fait pour éviter que les locations saisonnières enrichissent ceux qui en font un job à plein temps, tout en privant les personnes en recherche de logement de trouver leur bonheur.

La stratégie lyonnaise en matière de lutte contre la crise du logement

À Lyon, dans un contexte de tension du marché de l’immobilier, La Métropole comme la Mairie ont décidé d’agir. Dès 2022, les règles avaient déjà été durcies. On pense notamment à l’interdiction de louer un logement dédié au tourisme de plus de 60 m² sur une plateforme plus de 120 jours par an, sans en louer un autre dédié à l’habitat, d’une surface équivalente, dans le même secteur. La politique d’encadrement des loyers et de la chasse aux passoires énergétiques s’inscrivent aussi dans ce contexte.

Mais avec la nouvelle loi de 2024, les élus semblent vouloir aller encore plus loin. S’ils applaudissent les dispositions prévues, ils prévoient d’abaisser le plafond de location à 90 jours par an, et certaines voix osent même évoquer le chiffre de 30 jours ! Lyon emboiterait donc le pas de Barcelone ou Amsterdam qui ont connu de nombreux excès dans le domaine.

Vous l’aurez compris, si Airbnb et consorts ne sont pas à blâmer dans leur ensemble, il n’empêche qu’elles posent de réels problèmes dans les zones tendues. Rien qu’à Lyon, on estime à 10 000 le nombre de logements loués en quasi permanence sur Airbnb. Un chiffre qui double voire triple si on additionne toutes les plateformes qui mettent en relation les loueurs et les touristes. Dans ce contexte, une régulation est donc inévitable. Gageons qu’elle permette réellement de libérer des logements et de détendre un peu le marché de l’immobilier lyonnais.

Quoi qu’il en soit, peu importe le contexte, contre vents et marées, vous pouvez compter sur Miresi pour vous accompagner dans vos projets de location ! Pour cela, rien de plus simple : contactez-nous !